ROTH4 lettres mythiques auxquelles, j'ai pensé tous les jours pendant plus de 6 mois. Enfin, l'aventure commence.
J-10: dernière belle sortie vélo, les jambes sont biens.
J-5: dernière course à pied avec mini fractionné pour lancer la surcompensation (sic!), j'ai mal partout, je suis mort.
J-4: moral à plat, le groupe arrive à la maison pour charger les vélos et partir le lendemain. Je suis stressé, je me trompe d'heure. Je me gourre pour préparer la bouffe, j'avais oublié l'entrée... Je termine mon sac à minuit alors que je l'ai commencé à 9 heure le matin.
J-3: voyage en voiture sans problème, mais j'ai oublié plein de truc (je suis obligé de racheter du dentifrice et une brosse à dent, tant pis je ne me raserai pas). Le groupe fonctionne plutôt bien.
J-2: Retrait des dossards, découverte du triathlon expo, achat du matériel oublié (porte bidon, pompe...). Repos. Découverte du groupe avec qui ça fonctionne plutôt bien. L'ambiance est assez sympas. Reconnaissance du parcours en voiture et en nocturne. HA, Maman! C'est pas du tout plat! 3-4 bosses dont 2 bien difficiles à faire deux fois.
J-1: briefing, petit footing de décrassage, sieste, massage, pâtes, riz... Match France-Brésil, la France gagne, ça me rassure ( le rapport?).
La course
Lever 4 heures, difficile. Lente préparation, petit somme le long du canal. Départ des pros.
J'enfile ma combinaison.
07h20 C'est parti. Tout de suite, je trouve ma nage, j'ai l'impression de glisser facile, j'ai un bon rythme, la respiration est bonne, je nage à la corde, j'arrive à surveiller la berge et les autres nageurs. Je regarde mon chrono, 30 mn que je nage, le demi-tour est fait et je commence à rattraper des nageurs partis dans les vagues précédentes. Je n'ai pourtant pas l'impression de forcer, je nage facile. Je file vers l'autre pont, les spectateurs sont toujours aussi nombreux. Je rattrape toujours des concurrents. Nouveau demi-tour, je nage toujours aussi facile, je fais attention de ne pas piocher dans mes réserves. Sortie de l'eau, 01h23. Pour moi, c'est parfait.
Première transition: toujours aussi difficile de s'habiller mouillé. Je file vers ma monture qui m'attends.
08H50 Le vélo. Je pars de suite sur un bon tempo. Première partie facile en descente. Première petite difficulté, mes pulses montent très vite, je décide de ne pas en tenir compte. Je me fais doubler par Patrick, surprise pour la première fois j'ai nagé plus vite que lui. Le vent se lève un peu et est contre. Le public est génial et nous encourage à coup de hop/hop. Je tape dans les mains de tous les enfants. Je me fais doubler par plusieurs fusées, Mac Comark, Faris Al Sultan, DFF. Mes pulses sont un peu élevées. Peu avant, Gredding, je me fais doubler par un des David, qui m'a repris 20 mn en 45 km, je lui dis qu'on arrive à la plus grosse difficulté. Il part. Je le rattrape dans la côte. Il repart et je le dépasse à nouveau. Quelques descentes faciles et arrive le SolarBerg, noir de monde, on ne voit plus la route, il y a des hop/hop partout, les spectateurs s'écartent au dernier moment je ne vois même pas la côte. Je monte en force et vite. Je me crois au tour de France, nous sommes acclamés par plus de 20000 personnes. C'est tellement bon que j'ai envie de faire demi-tour et de remonter la côte (pourtant à 10%). Après se termine le premier tour, j'ai mal aux jambes et j'ai des douleurs abdominales. Je crois que j'ai peut-être un peu pioché. Le vent se lève et je suis vraiment à la rue, mon objectif c'est la prochaine difficulté. Peu avant Gredding, je m'arrête, je vais pisser et je mange un Coup de Fouet. La douleur disparaît. Je pédale mieux. Je monte Gredding les mains en haut du cintre, en souplesse, je rattrape des concurrents. Le moral va mieux. Je repasse le Solarberg avec toujours autant de plaisir même s'il y a moins de spectateurs et que le vent est gonflant. La pêche revient et je dois même me freiner sur la fin du parcours vélo. C'est le bonheur parfait.
Deuxième transition: complètement foirée, j'ai oublié de me déshabiller avant d'enfiler ma tenue de marathon, j'ai mis le haut par dessus ma tenue de cycliste. Total transition en 7 mn.
15H30: Départ course à pied. L'euphorie continue, je pars super bien. Je suis dans ma bulle et c'est bon. Le public est formidable, gentil, il y plein d'orchestre. Je fais attention de continuer à boire et à manger des gels. Je double plein de monde. Je n'ai pas mal aux jambes et je me sens bien. Je croise des têtes connues. Je sais que je vais finir, je suis très ému et je pense à ma femme qui comme toujours m'a fait confiance. Au 28e kilomètre, je gamberge. Je ralentis un peu. Je me fais rattraper par Patrick que j'avais repris. J'ai un petit coup de bambou. Le but arrivé au prochain ravitaillement et suivre la jolie fille juste devant. (Si si celle qui a un S sur le mollet et un beau c...) . Au 36e kilomètre, je m'aperçois que je peux faire moins de 13 heures, ce qui était la meilleure perf envisagée. Je suis bien et le trou est passé. Je suis toujours avec Patrick. La ligne approche. Nous arrivons sur la piste, on entend le public dans les tribunes. Le speaker cîte notre nom, le public applaudit. Nous passons la ligne. J'ai mis 12h50. J'ai réussi!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
J+30: les douleurs ont disparu depuis longtemps. J'ai recommencé l'entrainement (doucement). J'ai toujours pas atteri. Je pense déjà au SUIVANT en espérant autant de bonheur. Qui veut partir?